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phonétique générale

Le Capitole, haut lieu de Toulouse

La voix a la parole

Je n’avais nullement envisagé de rédiger cet article. Il tire son origine d’une discussion avec quelques étudiants la semaine dernière, suite à la parution du précédant billet relatif à la voix, à l’enseignement et à la correction phonétique. Rapidement, les propos ont porté sur l’impact de la voix -charmeuse, agaçante, insupportable, aguicheuse- de certains personnages publics et les questions ont fusé sur certaines de ses curiosités: comment un imitateur s’y prend-il, quelles sont les particularités de la voix du ventriloque, qui sont ces doublures de films et de séries télé dont on reconnaît (pas toujours) la voix, qu’est-ce qui caractérise la voix dite à l’origine de l’hôtesse de l’air,  celle que l’on entend dans les espaces publics où se croisent des milliers de passagers dans un milieu sonore hostile car bruyant et agressif: gares, couloirs et stations de métro, certains aéroports. Lire la suite »La voix a la parole

La place Saint-Georges dans le centre de Toulouse

La perception catégorielle des sons de parole

La catégorisation consiste en un processus permettant de regrouper des entités différentes ayant des propriétés communes au sein d’une même représentation unitaire. Nous verrons d’abord tout l’intérêt de cette opération mentale qui assure un classement des objets du monde dans des catégories générales. Cet ordonnancement permet une meilleure interaction avec l’environnement. Nous évoquerons ensuite la perception catégorielle des sons de parole. Tout individu « range » tel ou tel son dans une catégorie précise. Le principe de perception catégorielle est utile pour un professeur de langue vivante. Il permet de comprendre le phénomène de surdité phonologique en L2. Il apporte un éclairage scientifique à la métaphore du crible phonologique couramment évoquée pour le commenter.

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La perception de la parole

La perception de  la parole constitue encore un véritable défi. Depuis une quarantaine d’années, elle est expérimentalement étudiée par des spécialistes de différentes disciplines, de divers secteurs des sciences humaines et des sciences de l’ingénieur, avec à chaque fois des enjeux très différents. Chaque discipline développe des recherches spécifiques dans divers domaines où l’on propose des études systématiques sur tel ou tel aspect du signal parolier. Les interactions entre les différents champs disciplinaires ne sont pas toujours évidentes. Elles ne permettent pas encore de brosser un tableau complet de cette éminemment complexe de processus qu’est la perception des sonorités parolières.

Parler est une activité tellement banale que l’on ne soupçonne même pas le formidable exploit cognitif que demandent la production et la réception d’un discours. En langue maternelle, lorsque nous écoutons, notre interlocuteur produit en moyenne entre 100 et 200 mots par minute. Ceci correspond à l’émission de 3 ou 4 syllabes ainsi qu’à l’actualisation de 12 à 20 phonèmes par seconde. Cela signifie que nous identifions un mot toutes les 400 millisecondes environ en allant le récupérer au sein d’un lexique mental comprenant quelques 60 000 unités pour un individu normal. Cette activité peut se poursuivre longtemps, et nous comprenons en temps réel, sans effort et sans fatigue (quoique parfois…).

La méthode verbo tonale d’intégration phonétique (MVT) repose sur le postulat qu’on reproduit mal les sonorités d’une langue étrangère car on les perçoit incorrectement. On est phonologiquement sourd aux sons de la L2. La métaphore géniale et pédagogiquement séduisante du crible phonologique constitue un point de départ. Mais n’explique pas tout. Aujourd’hui, comprendre les mécanismes, les processus et le fonctionnement et le fonctionnement de la perception en suivant l’avancée des recherches s’inscrit logiquement dans une démarche MVT. Cet article inaugure une série portant sur les processus psycholinguistiques dans le traitement des sonorités parolières.Lire la suite »La perception de la parole

La norme phonétique en français

Existe-t-il une norme phonétique en français? Un modèle de référence utile, entre autres, pour les enseignants de français, celui qu’il conviendrait sinon d’installer du moins de donner comme exemple aux apprenants? Serait-ce celui qui est proposé dans les enregistrements de méthodes? Comment se situent les professeurs de fle et de flm: le reconnaissent-ils comme un modèle (sur la base de quels éléments), s’y identifient-ils, en sont-ils dépositaires et si non?.. Le sujet est à risques. Et laisse très rarement indifférent. Il peut rapidement provoquer embarras, irritation, gêne, condescendance, ironie…

Cet article traite des différents modèles de référence du phonétisme français durant le XXème siècle. Avec l’émergence, en ce début de 3ème millénaire, d’un nouvel étalon phonétique… de quoi désarçonner les puristes réfractaires à tout changement. Lequel est inéluctable. La norme phonétique ne peut être gouvernée et corsetée par des règles, contrairement à l’écrit. Elle évolue. Les usagers n’y sont pas forcément sensibles. Ces modifications interviennent dans le temps; et les gens sont plus préoccupés par le fond que la forme. Les phonéticiens et les phonologues sont constamment à l’affût. Ils sont en mesure de décrire toujours plus précisément ces transformations dues à de multiples facteurs.

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La multiplicité des accents en français

La langue n’est pas un système monolithique. Dans ses usages quotidiens, elle reflète une très grande variété de réalisations se manifestant de diverses façons, dont la manière de prononcer. Ces diversités au sein d’une même communauté linguistique sont dues à des raisons multiples: influence des parlers régionaux, état de l’évolution du système phonologique pouvant différer selon les régions, appartenance sociale. Et tout le monde a un accent. Ce mot étant défini par Le Robert comme « l’ensemble des caractères phonétiques distinctifs d’une communauté linguistique considérés comme un écart par rapport à la norme (dans une langue donnée) ». Définition qui interpelle un enseignant de fle: il y aurait donc une norme de prononciation, quelle est-elle, faut-il s’y référer dans les cours? Questions légitimes, mais la réponse n’est pas donnée comme nous l’allons voir.

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